Sale temps pour le secrétaire général de la Confédération africaine de football (CAF), Veron Mosengo Omba. Visé par une enquête interne au sein de la CAF pour des supposés faits de « détournement des fonds fifafoward de leur destination finale ; mauvaises gestions des ressources humaines, mauvaise gouvernance ; centralisation des opérations au niveau du SG et la division des associations, embauches directes ; violation des règlements internes… », le patron de l’administration ex-directeur des associations de la FIFA, est au centre d’une enquête pénale de la justice Suisse.
Cette dernière avait à se prononcer d’abords sur la compétence fédérale ou cantonale de ses juridictions. La saisine de la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral a levé le voile sur une procédure en cours depuis février 2024. Alertée par le Bureau de communication en matière de blanchiment (MROS) en février dernier, la justice helvétique juge certains mouvements bancaires suspects et évoque l’obtention à plusieurs reprises de « bonus bien plus élevés que le maximum fixé dans son contrat ». Assez pour constituer « un faisceau d’indices fondant des soupçons d’actes de gestion déloyale […] d’escroquerie ainsi que de faux dans les titres », selon le tribunal pénal Suisse.
Il écarte cependant, l’infraction de corruption qui ne peut « que difficilement entrer en ligne de compte au vu des éléments qui figurent au dossier », rappelle la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral. Ce dernier a rejeté la demande Ministère public du canton de Fribourg qui souhaitait que la cour des plaintes reconnaisse la compétence du tribunal pénal de Fédéral. L’affaire devra donc être instruite et jugée par les juridictions du canton de Fribourg. Une enquête qui tombe au plus mal pour l’homme de confiance du président de la FIFA Gianni Infantino en Afrique, Veron Mosengo Omba, véritable cheville ouvrière des prochaines élections de la CAF, prévues au mois de mars 2025.
-Nazim Bessol