Football Nigérien
ALG : La FAF demande une liste de 8 experts aux ligues de wilaya
Faute d’idées et surtout de légitimité, la Fédération algérienne de football (FAF) a choisi une nouvelle fois de faire de la force sa loi et non de faire de celle-ci sa force. Comme annoncé dans ces mêmes colonnes (édition du 1er septembre 2024), Walid Sadi qui avait inscrit pourtant « la mise en conformité du cadre légal avec la loi de la République et celui de la FIFA » sur sa feuille route ,a choisi de piétiner les lois de la République. Il compte installer ses hommes au niveau des ligues de Wilaya à travers la désignation des experts de
la FAF. Ils seront les seuls habilités en compagnie des présidents sortants à se présenter pour la présidence. Pour ce faire, malgré le refus un peu tiède de la tutelle, Dely Ibrahim a saisi, hier selon nos informa- tions, les ligues de Wilaya (près de 80% des voix lors des scrutins), en leur demandant de leur fournir huit noms d’experts pour les prochaines assemblées générales électives.
Une demande hors la loi puisque le législa- teur (la loi 13-05 du 23 juillet 2013 relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives) a expres- sément banni les experts. Tout comme il n’est nullement fait référence à eux dans le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations spor- tives nationales ainsi que leur statut-type, complété et modifié par le décret exécutif n°22-309 qui précise la composante et la qualité des membres de l’assemblée générale. Des textes que la fédération ignore comme beaucoup d’autres, sans grandes conséquences.
Mieux, en faisant des experts de « super membres » des différentes assemblées et en niant à l’ensemble des autres membres le droit de postuler à la présidence d’une ligue qu’ils animent au quotidien, Walid Sadi se met en porte-à-faux avec les recom- mandations de la Fifa. Une démarche qui renseigne aussi sur l’agenda tracé, à savoir la mise aux oubliettes d’un autre point des 21 annoncé le 21 septembre 2023, celui de la mise en conformité des statuts de la fédération avec les lois de la République d’abord, et les textes de la Fifa ensuite. Sinon comment expliquer cette volonté de maintenir le statu quo et de procéder à un renouvellement des démembrements de la FAF, pour ensuite enclencher le processus de mise en conformité ?
Au final, au lieu de poursuivre le processus enclenché en 2018 au niveau des Ligues nationales (LFP, LNFA, LNFF et les Ligues régionales), avec une assemblée générale qui a approuvé le retour à la loi au niveau de ces ligues, le tout sanctionné par un arrêté d’approbation du MJS, la FAF tente de faire le chemin inverse. Une voie qui ouvrirait le champ de tous les possibles, notamment celui de voir des experts proliférer à tous les niveaux, au détriment de la loi, de sa force et de la démocratie dans les instances sportives !
– NAZIM BESSOL